Un nombre toujours plus important de soins complexes peuvent désormais être réalisés « hors les murs » hospitaliers. Le recours à l’hospitalisation avec hébergement devrait, à l’avenir, être réservé aux seuls soins nécessitant la proximité d’un plateau technique (à visée diagnostique ou interventionnelle) et une surveillance continue.
L’hospitalisation à domicile s’inscrit dans cette dynamique. Elle a pour objectif de prodiguer des soins complexes, continus et coordonnés, au sein du lieu de vie du patient, permettant ainsi d’éviter ou de raccourcir une hospitalisation conventionnelle.

Parce que la réalisation de soins complexes au domicile est une problématique qui concerne de plus en plus de pays et que l’hospitalisation à domicile s’inscrit dans une démarche spécifique de l’offre de soins français, la FNEHAD a souhaité en faire le thème de cette 20e Journée Nationale, et a souhaité réaliser, pour accompagner cette journée, une comparaison internationale des systèmes d’HAD.

L’objectif est de contribuer, grâce à cette étude, les échanges et les débats qui les suivront, à faire émerger une vision partagée de la place de l’HAD et des soins complexes réalisés au domicile.


SYNTHÈSE DE L’ETUDE

Selon la littérature disponible sur le sujet au plan international, l’ « hospitalisation à domicile » répond à deux caractéristiques, communément retrouvées dans toutes les expériences observées à l’étranger :
> Elle consiste à dispenser au domicile du patient des soins complexes qui devraient sinon être pris en charge à l’hôpital ;
> Elle se substitue à l’hospitalisation avec hébergement, en assurant la continuité des soins des patients qu’elle prend en charge (gestion 24h/24 – 7j/7).

Le type de prises en charge réalisées en HAD diffère d’un pays à l’autre entre plusieurs modèles :
> Modèle polyvalent : l’HAD prend en charge une large gamme de pathologies ;
> Modèle gériatrique : l’HAD prend en charge une large gamme de pathologies mais uniquement pour les sujets âgés. Ce type d’HAD connaît actuellement un fort développement ;
> Modèle spécialisé : l’HAD ne procède qu’à des soins précis (palliatifs, rééducation…).

Il est possible de distinguer plusieurs niveaux de développement de l’HAD selon les pays :
> L’Australie, l’Espagne et la France ont mis en place un système d’HAD diffusé sur une large partie de leur territoire grâce au développement d’expériences de terrain ainsi qu’à des incitations légales et tarifaires ;
> Les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Italie, le Canada et la Suède disposent, de longue date, de systèmes d’HAD mais leur développement est limité à un nombre restreint de territoires ou de pathologies ;
> Il existe un développement beaucoup plus récent d’HAD dans d’autres pays (Pays-Bas, Danemark, Belgique, Algérie…). Cette tendance semble illustrer un nouvel essor de l’HAD dans le monde.

La mise en place d’organisations d’HAD est, le plus souvent, le fait d’initiatives locales, au moins dans un premier temps. Cependant, l’existence d’incitations financières de la part des autorités de régulation sanitaire, à l’instar d’une tarification similaire à celle de l’hospitalisation avec hébergement, permet d’accélérer leur diffusion.